usine
L’usine de soierie avant 1964:
L’usine de Mens est créée en 1898 par André Pétrequin, fils de Gaspard Pétrequin. Tous deux sont issus d’une famille originaire du Bas Dauphiné, installée ensuite aux Saillants du Gua et propriétaire après 1874 de terres à Parassat, entre Mens et Clelles.
Cette usine, comme celle de Foreyre, créée par le père, Gaspard Pétrequin en 1882, sont le fruit d’une initiative hardie des deux personnages.
L’usine de Mens, adopte, pour son fonctionnement, une machine à vapeur dont la chaudière est alimentée par de l’anthracite de la Mure. Toutefois, André Pétrequin, entrepreneur audacieux, n’en reste pas là : pionnier dans l’utilisation d’une nouvelle source d’énergie, il construit une usine de production d‘électricité à Parassat, qui utilise les eaux de l’Ebron. L’électricité remplace la vapeur à l’usine de Mens et sert, dès le début de 1901, à l’éclairage électrique du village. Il s’agit d’un progrès considérable et les journaux consacrent une place importante à cette réalisation.
André Pétrequin demeure, dans la mémoire mensoise, un créateur de nombreux emplois et d’innovations technologiques qui permettent au canton de Mens d’entrer rapidement dans le XX°siècle.
Le site demeure en fonctionnement jusqu’en 1964, époque de la crise du textile, qui contraint l’usine à fermer.
L’Usine après 1964 :
Après cessation de l’activité de tissage de soierie, une partie des locaux de l’usine est utilisée en parkings privatifs et mise en vente en décembre 2016.
Un petit groupe d’habitants de Mens et des environs se retrouve pour imaginer les diverses possibilités afin de faire revivre cette usine. Après de nombreuses discussions et réunions, la décision est prise : cette usine aura une deuxième vie. Des artisans (brasseurs, torréfacteur, viticulteur, herboriste) s’installent dans la moitié de l’usine, tandis que sur l’autre moité se développe un projet collectif porté par une association loi 1901, créée en 2017 et dénommée « Bombyx » (nom du papillon du ver à soie).

Les principaux objectifs de Bombyx sont notamment :
– créer des espaces partagés autour de la création artistique et artisanale, d’en faire un lieu de ressource, de travail, d’expression, d’échange et de convivialité,
– valoriser et faire converger les dynamiques locales autour d’un lieu,
– favoriser l’ouverture et la mixité des publics, en s’adressant notamment à des personnes et des initiatives disposant de moyens modestes (pratique du prix libre),
– participer à l’autonomie des personnes, en proposant des ateliers de transmission de savoir-faire allant du bricolage au quotidien jusqu’aux anciens métiers (menuiserie, photo, gravure, couture, recyclage),
– développer et promouvoir des pratiques écologiques et durables en privilégiant la mutualisation, la récupération et la réparation,
L’association est constituée uniquement de membres bénévoles et fonctionne sous forme de commissions de travail (administration, espace, communication, chantier). Chaque commission est représentée au conseil d’administration, organe de coordination de Bombyx.
Il y est mis en place tous les moyens possibles pour rendre le fonctionnement transparent et ouvert à toute personne désireuse de rejoindre l’association.
Sources :
– L’Album de Mens et du Trièves (1870 – 1939) – Pierre BETHOUX
– Patrimoine en Isère – Trièves